Les coulisses de Miss GULLIVER avec Emma MASLIAH《Ce climat, cette cuisine, cet endroit, ces grandes fenêtres... alors Miss GULLIVER est dans ses appartements.》

Dans cette première saison de Blaba'Art de l'atelier Galerie des bains douches nous avons le plaisir et la joie d'inviter à la table des artistes Emma MASLIAH. Artiste à la voix d'or et au coup de pinceaux magiques, elle nous offre une balade immersive dans son exposition Miss GULLIVER. Elle nous conte une vie de femme, celle d'une artiste qui remplit son quotidien de passions artistiques. 
Alors Emma d'où tu viens ? De quelle planète ? 
Je viens de vénus comme toutes les femmes... (rires) 
Non je viens d'ici, je suis d'ici. Je ne suis née pas en Ariège bien sûr. Je suis née à Reims, en champagne, avec toute une famille d'ouvriers du champagne. Mais je suis arrivée en Ariège à mes 5 ans donc je m'estime super ariégeoise parce que, en fait, quand je pars c'est les Pyrénées qui manquent c'est pas les Limons Reimois. Je viens d'ici mais je viens du monde voilà.

Comment as-tu fait la rencontre avec l'art ?

Quand je réfléchis d'où me vient l'art, pour moi, c'est pendant mon enfance. J'étais gardée par mon parrain et ma tante quand j'ai dessiné ils s'exclamaient tout le temps en fait. Ils n'arrêtaient pas de me valoriser. Je crois que c'est là j'ai compris que l'art pouvait être un outil de d'épanouissement, de valorisation sociale. L'art pouvait rendre heureux les gens autour de toi. Et ça, je l'ai vécu très très tôt. C'est quand on est petit et les gens te disent ouais c'est beau c'est merveilleux. Il suffit de ça en fait pour donner confiance à quelqu'un. Et puis après quand j'étais petite je chantais beaucoup. On me mettait sous la table je chantais. Ma mère me ramenait chez le coiffeur je chantais. On ne faisait pas payer la coupe, elle me dit bon tu vas chanter hein ? Alors je chantais au collége, dans les prés. J'avais vraiment une voix de soprano pure et tout. Et c'est vraiment à l'adolescence que je me suis cassée la voix en allant au rugby avec mes copines. Où je criais très fort (ahhhhh) et en fait, je me faisais des angines de dingue. Et voilà, c'est là que je suis devenue chanteuse de blues alors que j'aurais dû être chanteuse d'opéra. Si je n'avais pas rencontré le rugby, je pense que j'aurais une belle voix aujourd'hui. 
Et voilà, je suis heureuse d'être là dans cette galerie qui est plus qu'une galerie. C'est un lieu de vie en fait puisque là on est en train de manger, de vivre ensemble et c'est un lieu où on a envie de venir tout le temps. De se dire, voyons essayons si elles sont là les filles. Ce n'est pas rien en fait. Ce climat, cette cuisine, cet endroit, ces grandes fenêtres... alors Miss GULLIVER est dans ses appartements. 

Quand tu te mets à chanter, à crier, à empoigner des feutres, c'est beau et nous avions envie de te permettre de partager Ça. 

Nous avions envie que cette exposition soit aussi l'expression de ta fulgurance artistique. Que tu puisses, non pas exposer quelques tableaux accrochés au mur mais, partager chaque moment de tes créations. 
C'est vrai que je ne m'attendais à proposer une exposition si intime. Là j'ai partagé mes carnets où on peut voir les jours où je suis plus véloce, plus inspirée ou parfois je n'ai pas la main mais soudain j'ai une fulgurance, une bêtise qui me sort et je l'intégre. Dans ces moments tu te demandes où est-ce que tu es sincère. Au fait, tu vas chercher ton endroit de sincérité. Je ne veux pas mentir. Je veux vraiment être moi là dans la galerie. Ce qui n'est pas évident. J'essaie d'accéder à mon propre soleil mais je ne vais pas le trouver au fait parce qu'il m'aveugle déjà. C'est ça qui est intéressant. C'est de chercher. C'est ça qui me plaît. Je pense effectivement qu'il y a filtre. On se dit que ça nous fait du bien, je me lave mais au fait pas forcément. On fait des images parce que ça nous fait du bien, pour ne pas forcément pleurer mais tu n'as pas forcément toucher du doigt la douleur primitive, primale. C'est pour cela que tu continues, personnellement. Je ne dis pas que je crée parce que je souffre mais il y a de ça quand même. On a envie de se faire du bien. 

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